I-
Retour sur un abus et
une tromperie
Dans notre abus
numéro 1350 nous avons montré comment FONCIA - en inversant
volontairement le sens d’une ordonnance fiscale - prélevait indument
des honoraires nouveaux sur les
copropriétaires.
Nous donnons ci-dessous les échanges de
lettres entre le Président de FONCIA et le Président de
l’ARC.
Avant cela, nous allons revenir sur la
« subtilité »
de cette très habile tromperie qui semble, et c’est normal, avoir
échappé à de nombreux copropriétaires, malgré nos
analyses.
II-
FONCIA et l’ordonnance
fiscale
Rappelons que l’ordonnance fiscale
concernant la
TVA à 5,5 % présente le dispositif
suivant :
● Lorsque le syndic sait qu’un immeuble
est affecté à plus de 50 % de l’habitation, il lui suffit d’attester
auprès des entreprises que c’est le cas, pour obtenir le bénéfice de
la TVA
à taux réduit (c’est ce que font TOUS les
syndics).
Pour savoir si le taux dépasse bien les
50 % - 99 fois sur 100 - il n’y a nul besoin « d’enquête » auprès des
copropriétaires. Un syndic normalement constitué n’a, en effet, pas
besoin d’enquête pour savoir que telle copropriété de 49 logements
(dont 2 occupés, par exemple, par un cabinet médical) et 4
commerces, est affectée à plus de 50 % à
l’habitation.
Et si ce syndic connaît si mal son
immeuble qu’il ait besoin de faire une enquête logement par
logement, alors c’est à lui de prendre en charge les « frais » de cette
enquête inutile ET NON OBLIGATOIRE (nous
insistons).
Car, l’ordonnance fiscale (voir abus
numéro 1350) précise que ce n’est QUE lorsqu’on sait que la
copropriété n’est pas affectée majoritairement à l’habitation,
qu’une enquête par lot doit être effectuée pour pouvoir appliquer un
prorata précis de la
TVA à 5,5 %.
III-
Le mensonge de
FONCIA
● Or FONCIA fait croire que l’enquête par
lot est OBLIGATOIRE dans tous les cas.
FONCIA écrit même de façon mensongère à
des copropriétaires d’immeubles de logements - donc forcément
affectés à plus de 50 % à l’habitation, à part deux ou trois
cabinets signalés par des plaques au
rez-de-chaussée :
« Votre réponse en nous retournant
le coupon ci-dessous est essentielle, car la TVA au taux réduit
de 5,5 % ne peut bénéficier qu’aux seuls copropriétaires que nous
auront dénombrés comme ayant attesté que leur bien est à usage
d’habitation ».
Avec cette phrase, on n’est plus
simplement dans l’abus ni la pratique trompeuse ; on est en
plein mensonge, puisque cela n’est vrai QUE si l’immeuble est
affecté à MOINS de 50 % à l’habitation.
Combien ce gros mensonge rapporte-t-il à
FONCIA : 3 euros par lot multiplié par 700.000 lots, soit 2.100.000 d’euros
pour du vent, rien, une « invention ».
En fait, FONCIA - grand pourfendeur de
bureaucratie et d’obligations administratives stupide - a inventé
lui-même une obligation bureaucratique en trompant son monde pour
prélever deux millions d’euros d’honoraires de
plus.
Notre
conseil :
- demandez le remboursement de cette
somme arrachée par tromperie ;
- si vous pensez que cette démarche est
inutile, parce que c’est « trop peu » ( 3 € par lot), souvenez-vous que c’est environ
le coût de l’adhésion annuelle collective à
l’ARC…
IV-
Les « échanges » de lettres
entre présidents
- Voici la lettre du Président du Groupe
FONCIA :
FONCIA
GROUPE
13, avenue
Lebrun
92188 ANTONY CEDEX
Monsieur Fernand
CHAMPAVIER
Président
Association des
Responsables
de Copropriété
(ARC)
29, rue Joseph
Python
75020
PARiS
Antony, le 1er Avril
2008
Monsieur le
Président.
Votre courrier du 14 mars dernier a retenu toute notre attention, et
nous revenons bien volontiers vers vous, de nouveau sur la
facturation des attestations individuelles de
TVA.
Comme vous le relevez, si. la quote-part des locaux à usage exclusif ou
principal d'habitation est inférieure à 50 %. sente cette quote-part
bénéficiera du taux réduit de TVA.
La détermination de cette proportion est
réalisée par le syndic à partir d'un recensement des déclarations
faites par chaque copropriétaire sur l'affectation des
lots,
Pour les immeubles comportant au moins 50 %
de locaux, à usage d'habitation, bénéficiant donc du taux réduit de
TVA sur l’ensemble des travaux, nous ne pouvons que vous confirmer
le point que nous avions développé à ce sujet dans notre
correspondance du 21
décembre 2007.
En application de l’article 63 de
l’instruction 3 C-7-06 11° 202 du 8 décembre 2006, qui opère un,
renvoi, aux conditions des articles 48 à 56 du même texte, notre
procédure reste identique à celle relative aux immeubles visés dans
notre second paragraphe.
Cette détermination engageant lourdement
et directement notre responsabilité, vous comprendrez que nous ne
saurions nous contenter de la seule lecture du règlement de
copropriété, dans la mesure où de plus nous ne maîtrisons pas les
échanges occultes d’affectation des locaux que les copropriétaires,
ou les occupants, pourraient opérer de leur
chef.
Nous demeurons bien évidemment à votre
disposition pour échanger plus avant si vous le
souhaitez.
Je vous prie de croire. Monsieur le
Président, à l'assurance de mes sentiments
distingués.
Jacky
LORENZETTI
Président du groupe.
*
- Voici la réponse du Président
CHAMPAVIER :
Monsieur LORENZETTI -
Président
Groupe FONCIA
13, avenue Le Brun
92188 ANTONY CEDEX
Paris, le 2 Avril 2008
Monsieur le
Président,
Votre lettre arrivée bien tardivement et
après mise en ligne sur le site de notre « abus » ne répond
malheureusement pas à nos demandes ni à nos
accords.
Facturer par exemple - comme vient de le
faire un de vos cabinets - 1 206 euros à une copropriété
d’habitation sans aucun commerce pour un recensement qui n’est
d’ailleurs PAS fait - est un « abus » et nous devons
réagir en conséquence.
Nous maintenons qu’en procédant ainsi
votre groupe ne respecte ni l’esprit ni la lettre de
l’ordonnance.
Ecrire, comme vous le faites, que vous
« engagez lourdement et
directement votre responsabilité » lorsque vous avez, par
ailleurs, la certitude absolue que l’immeuble est à plus de 50 % à
usage d’habitation (comme cela est très généralement le cas) n’est
pas non plus très sérieux et vous conviendrez que nous ne puissions
nous satisfaire de cette « explication », ni nous
ni nos adhérents.
Nous invitons donc nos adhérents à
refuser ces frais et saisissons nous-mêmes et
directement :
-
la
DGCCRF,
estimant qu’il y a tromperie (PLUS mis à la place du
MOINS),
-
la
FNAIM.
Regrettant une fois encore ce que nous
pensons être une analyse volontairement erronée de la part de vos
services aboutissant à des pratiques abusives (comme pour la
« feuille de
présence » ou la facturation du livret du copropriétaire),
je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l’assurance de mes
salutations distinguées.
Fernand
CHAMPAVIER
Le
Président.
PS : nous publierons naturellement la
semaine prochaine votre réponse tardive et notre propre
réponse ; le « contradictoire » sera
respecté.